Quand l'échec de la FIV fait mal...
Publié le 3 Mars 2015
Le mois dernier, je vous parlais du fait qu'il manquait une pièce à mon puzzle et qu'avec mon mari, nous tentions de le compléter. Nous avons fait une première tentative de Fécondation In Vitro, qui à la lecture du titre vous l'aurez compris, a été un échec. Faire une FIV est une expérience difficile à vivre qui marque le couple à jamais que cette expérience ait réussi ou qu'elle ait échoué.
En quelques mots, je vais vous décrire notre premier essai. Le traitement de stimulation ovarienne est lourd : Une piqûre chaque soir à la même heure, des échographies et des prises de sang tous les 3 à 4 jours avant d'aller au boulot. Le stress des appels de la sage femme pour nous dire quelle va être la suite du traitement. Puis, vient le jour de la ponction. J'avais demandé une anesthésie générale, j'en ai eu une mais elle était tellement légère que je me suis réveillée avant la fin de l'intervention. J'étais complètement paniquée, en larmes, je ne savais plus où j'étais, pourquoi j'étais sanglée... Bref, un vrai cauchemar. A l'issue de la ponction, nous voyons la biologiste qui nous annonce que 13 follicules ont été prélevés. Avec « Super Gygy », elles ont décidé d'en mettre en FIV et en ISCI ( Injection intra-cytoplasmique). Nous rentrons à la maison avec l'espoir que cela fonctionne. Deux jours après, la biologiste nous apprend que la FIV n'a pas fonctionné mais que nous avons 2 embryons qui se sont développés en ISCI. Elle m'annonce que nous ferons le transfert demain. Bonne nouvelle même si du coup cela veut dire pas d'embryons congelés. Puis les questions me viennent après... pourquoi il n'y en a que 2? est ce qu'ils vont tenir jusqu'à demain?
Le lendemain, c'est le jour du transfert. Minidoux et Mininoux sont en route, c'est un moment émouvant. A l'échographie, on nous montre un point blanc et on nous dit, c'est bon, ils sont bien là.
J'ai 2 embryons dans mon ventre... je les aimes déjà... ce sont mes amours et je ne veux pour rien au monde qu'ils partent...
Et voilà, c'est parti pour 15 jours d'attente interminable... honnêtement je ne souhaite ça à personne!!! c'est de la torture pure et simple, le plus terrible dans tout ça c'est qu'il n y a aucune prise en charge psychologique... comme si tout ce que nous vivons était facile et que notre souffrance, nos craintes, notre douleur et tout ce qui va avec l'infertilité ne comptaient pas!
Du jour au lendemain, on passe d'une période rythmée par les rendez-vous médicaux à une période d'attente où la solitude pèse. La seule consigne qui nous a été donnée est de reprendre le cours de notre vie. Mais comment faire quand matin et soir vous devez (pardonnez moi pour ce moment très peu glamour) mettre une ovule vaginale ? Non, parce que ça en temps normal je ne le fais pas moi ! Donc comment ne pas penser à ces bébés qui n'en sont pas encore et reprendre le cours de notre vie?
Puis, vient le jour du verdict, la prise de sang. On ouvre l'enveloppe et là c'est encore négatif... je ne suis pas enceinte... ça n'a pas marché. Les loulous ne se sont pas accrochés. J'ai tellement mal que je ne peux plus parler, ni respirer. Un poids s'abat sur nous. Mon mari et moi sommes assommés par le verdict.
Paradoxalement, je ne pleure plus, je suis exténuée, je n'en peux plus de tout ça... J'ai changé, je suis devenue quelqu'un de différent, je ne me reconnais plus, certes j'ai eu le courage de me battre jusque là, j'ai accepté, j'ai serré les dents, mais là, j'en ai assez de montrer mes fesses, d'être touchée par docteur untel et untel et puis untel..., je ne veux plus entendre « Pense à autre chose ! », « il faut être patient, vous verrez », « tu te mets trop la pression »... ou tout ces poncifs que les gens qui pensent bien faire peuvent me dire... Je veux tourner la page mais je veux aussi avoir droit au bonheur d'être maman.
Je me sens coupable, mais surtout impuissante car sans l'aide des médecins, je ne peux pas avoir d'enfant. Il va falloir tout recommencer et je ne suis pas certaine d'en avoir la force.
Cet échec, il fait mal, très mal. Parce que j'ai tout fait dans les règles, parce que je me suis soumise à tout ça sans résultat, parce que je me suis sentie agressée dans mon intimité, mais que j'étais prête à tolérer tout ça mais hélas, il n'y a pas eu d'enfant.